Que ce soit dans les pays
développés comme dans les pays en voie de développement,
l’accès aux soins pourrait être favorisé par la télésanté.
Exemple d’une cabine de télésurveillance agréée.
La télémédecine apparait-elle
toujours comme une solution fiable pour résoudre les
problèmes de déserts médicaux ? En France, c’est en tout cas
ce qu’estime la Ministre des Affaires sociales et de la
Santé, Marisol Touraine, qui a fait du développement de ce
genre de technologies
une de ses priorités, il y a un peu plus d’un an, dans
le cadre de son
pacte territoire santé. Et c’est également l’avis de
Franck Baudino, médecin, qui explique que, selon lui, “les
nouvelles technologies sont à terme une solution efficace”.
Preuve en est, celui-ci s’est associé avec Laurent Filippi,
entrepreneur, afin de mettre au point une cabine médicale
permettant le suivi des patients à distance. Celle-ci,
portant le nom de Consult-Station et développée par
H4D pour Health For Development, pourrait offrir un
environnement médicalisé aux patients et aux médecins aussi
bien des pays “riches” que des pays en voie de développement
"tout en respectant le cadre stricte des agences
régionales de santé et des directives sur la télémédecine".
Trois cabines pour le prix d’une
Mais pour cela, la cabine se
présente sous trois formes différentes. La cabine la plus
simple permet un check-up de 10 minutes avec mesure du
poids, de la taille, du pouls etc… Deux tickets sont ensuite
délivrés au patient, un pour lui et un pour son médecin,
avec les identifiants permettant d’accèder aux données
recueillies et stockées dans une banque de données agréée
sur le site jemesurveille.com. La seconde forme est
relativement similaire, mais inclut en plus un
eléctrocardiogramme. “Quand la première s’adresse
principalement aux maisons de retraite, la seconde intéresse
plutôt les cliniques, l’objectif étant de s’intégrer au
parcours de santé”, continue Franck Baudino. Enfin, la
troisième cabine imaginée par les deux créateurs permet un
véritable échange via visioconférence avec un médecin. Elle
comprend aussi bien un stéthoscope (pour les données
cardiaques), un otoscope (inspection du conduit auditif), un
dermatoscope (pour les problèmes de peau), ainsi que
différents capteurs et oxymètres. Toujours selon Franck
Baudino, “cette dernière aurait pour principales cibles les
collectivités territoriales et même les entreprises”.
Conserver l'identification médicale
On peut se demander toutefois
pourquoi utiliser un tel support ? Selon le médecin, si l’on
s’appuie sur l’aspect purement scientifique, “l’intérêt de
celui-ci réside dans la maîtrise de l’environnement
permettant l’analyse et l’ajustement des données recoltées”.
Mais surtout c’est le point de vue social qui importe à
Franck Baudino : “la cabine permet une réidentification d’un
lieu médical, ce qui est extrêmement important pour le
patient, mais elle permet également de conserver la
confidentialité entre patient et médecin.” Un moyen efficace
donc de “rompre l’éloignement sanitaire, puisque la
notion de proximité devient galvaudée” ajoute-il. Et peut
être aussi de donner un coup de pouce nécessaire au pacte
territoire santé dont les résultats resteraient
particulièrement mitigés. En effet, celui-ci dont le but
était d’attirer de jeunes médecins via une meilleure
couverture sociale et une rémunération de 3640 euros pendant
1 an dans des zones dites de “désert médical” peine encore
à trouver preneur dans certaines régions. |
Une cabine de téléconsultation contre la... by FranceInfo
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